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vendredi, mai 05, 2006

Danko Jones @ Cabaret

Danko Jones | The Leather Uppers
Vendredi 05 mai 2006 | Cabaret du Musée Juste Pour Rire
Danko Jones - ticket
Première constatation en entrant dans le cabaret, les salles non-fumeuses, j’adore. Vivement la fin mai. Les Leathers Uppers sont déjà en mode rock la baraque à mon arrivée. Ce duo, guitare-batterie, est accoutré avec un certain style. Les mecs ont des pantalons blancs, une chemise grise et un foulard un peu gai. Le guitariste à aussi des favoris qui feraient pleurer de joie Elvis. Leur retro rock est agréable.

Je remarque que la foule, est étrangement remplie, des visages familiers certes, mais une quantité notable de jocks (conséquence des pubs Budweiser, celle-ci qui se ramasse plus par terre que dans leur ventre) et des mononcles et matantes rockeur finis. Il y a même une fille qui m’a piqué mon job et qui air guitare avec fougue. Amusant. L’entracte est sur fond de métal hurlant et je peux remarquer qu’il y a 2-3 brunettes canons dans les environs, mais un peu trop jeunes pour un vieux loup comme moi. Une, à volumineuse poitrine, portait un chandail I *heart* Beer, je ne pouvais qu’approuver devant tant de bon goût et c’est dommage que je ne portais pas mon gaminet I *heart* Big Juggs pour lui répondre.

Finalement le thème musical des Untouchtables se fait entendre et l’enfant chéri du rock entre en scène. Une scène simpliste sans artifices; le nouveau venu Don Cornelius derrière la batterie au fond au centre, côté cour, John Calabrese à la basse et le côté-jardin est occupé par le mango kid lui-même, Danko Jones à la guitare et voix. Les gars sont tous vêtus de la tête au pied en noir. L’éclairage est blanc, et son intensité est forte et stable tout le long du spectacle, pas de jeu de lumière ici. C’est que le trio n’ont pas besoin de ses superficialités scéniques, notre homme est charismatique, plein d’assurance et d’attitude et leur rock puissant, précis, rapide, mordant, (insérez ici une continuation d’adjectifs) nous arrive dret d’in dents, pas de dentelle, comme dirait l’autre.

Le trio, qui nous avait fait grâce de sa présence en octobre dernier, est si rapidement de retour pour nous présenter son nouvel opus; Sleep Is The Ennemy (sortis fin février). Danko n’en est pas peu fière et nous déverse son amour pour Montréal, eux étant originaire de Toronto. Il dit que ça lui aura pris dix ans avant de bien faire les choses et maintenant leur disque est sur Aquarius Records, un label Montréalais. Pratiquement la moitié des pièces du spectacle de ce soir en proviendront, trois seulement seront omises dont malheureusement ma favorite personnelle; When Will I See You. Les albums précédents We Sweet Blood et Born A Lion auront droit à un tour du chapeau chaqu’un et le reste des pièces est dispersé parmis le plus vieux matériel.

M. Jones est une bête de scène et ne se gêne pas une seconde pour prendre toute la place et l’attention. Il chante avec conviction et présence et entretient, en main de maître, la foule, qui le suit sans questionnement dans sa mythomanie grandissante, ses histoires d’amour/haine avec les femmes et autres subtilités du rock. Sa voix est présente, perçante, percutante et il passe allégrement d’un niveau parlé à un cri puissant. C’est à se demander comment il fait pour ne pas finir ses prestations aphones. Tout ça en maltraitant éhontément sa guitare à grands coups de power chord et de riff destructeur. Il rock tellement fort qu’il se fait continuellement aller la tête en headbangnant comme une bobble head posé sur le dash d’un truck qui roule en malade dans un champs de pierre et en sortant la langue comme un lézard possédé à tout bout de chant. Il donne tellement son 110% que ses expressions faciales sont semblables à celle de quelqu’un pris dans un gros manège, qui perd le contrôle, à la Ronde. Les autres membres le suivre dans ce délire physique, particulièrement John, échevelé, qui tournoie sur lui-même affichant un sourire béat et franc tout le long du spectacle. Ils ne suent peut-être pas du sang, mais pratiquement, et en éclabousse allègrement la foule en feu.

Voici quelques exemples classiques des attitudes scéniques de Danko. ‘I pause for applause’ nous avertit-il. Continuant en expliquant comment ce serait bien qu’on soit assis, car on se lèverait pour l’applaudir, vu qu’on est debout il se demande si on est vraiment en train de lui faire un standing ovation. Il se tape dans le dos alors que la foule crie des titres de ses chansons. ‘Can I play a song about myself, that I wrote myself’ nous interrompt-il. Lorsque John fait son solo, il vient se placer devant lui pour le cacher. Il nous récite son motto de vie face à l’adversité; ‘this heart get stronger, this (?) get thicker, this mouth get louder’ en se claquant bruyamment dans la face comme un lutteur. Il revient pour le rappel en nous mimant ce qui pourrait se transposer en ‘kick your ass with my guitar’.

Danko paît aussi ses respects, du haut de sa montagne, aux grands disparus, dans l’ordre, précédé d’un mister; Marvin Gaye, Bon Scott, Eric Carr, Randy Rhoads, Dimebag Darrell, Cliff Burton, Joe Strummer, Joey Ramone, Johnny Ramone, Dee Dee Ramone, Ray Charles, Johnny Cash et finalement d’un des plus grands band canadiens, toujours selon lui, Denis ‘Piggy’ D’amour de Voivod.

Danko Jones est tout simplement l’incarnation parfaite de ce que devrait être le (hard) rock, pur et dur. ‘Merci beaucoup, bonsoir’ de finaliser l’éponyme chanteur et le groupe vient donner des high five au monde sur fond sonore de I Put A Speel On You. Je sors de là, 23h30, satisfait, arborant un nouveau t-shirt.

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I’m Alive And On Fire / Sticky Situation / Forget My Name / Sugar Chocolate / First Date / Way To My Heart / Wait A Minute / Don’t Fall In Love / Baby Hates Me / Invisible / ? / The Cross / The Finger / Play The Blue / The Mango Kid / She’s Drugs / Lovercall / Sleep Is The Enemy / Love Is Unkind // ?